Le prolifique Roger Leloup a considérablement ralenti le rythme depuis le tournant des années 2000. D'un album par an durant ses grandes années, il est passé à des intervalles de deux, puis de cinq ans. La servante de Lucifer, 25e tome des aventures de Yoko Tsuno, évolue entre les deux univers que le bédéiste a exploités: les mystères terriens et le monde des Vinéens, ces extraterrestres réfugiés sous la terre.
Lors d'un séjour en Écosse, où elle rend visite à Cécilia (personnage au coeur de La proie et l'ombre), Yoko se trouve devant un automate datant du XIIIe siècle enchaîné dans les ruines d'une abbaye appartenant à son amie. Elle tente d'en retracer les origines en faisant appel à son amie Khâny, qui l'entraîne dans les profondeurs de la terre où se trouvent toujours les vestiges d'une civilisation ancienne menée par «Lucifer».
Leloup, aujourd'hui âgé de 77 ans, demeure fidèle à lui-même: fasciné par la technologie, le design (des voitures et des appareils volants) et tenté de mêler science, mythe et mysticisme. La palette de couleur privilégiée ici - des bleus mauve pâles et froids - est un choc pour l'oeil. Le plaisir de renouer avec Yoko Tsuno est toutefois amoindri par un scénario sans profondeur. La découverte faite dans les entrailles de la planète n'est ni expliquée ni exploitée. La servante de Lucifer constitue, au mieux, une mise en place pour une aventure prochaine.
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